À 70 ans, Pierre-Yves Bourduas, d’Ottawa, a étudié toute sa vie les effets que le mouvement, l’exercice et la musculation peuvent avoir sur un corps vieillissant. Il a lu avec passion les livres Plus jeune l’an prochain! : pour vivre longtemps en parfaite santé et Beyond and Outlive: The Science and Art of Longevity.

« L’année dernière, j’ai fêté le dixième anniversaire de mes 60 ans », lance M. Bourduas d’un ton malicieux, en exprimant son âge de façon mathématique « Quand j’étais plus jeune, j’étais petit et grassouillet. J’ai commencé la musculation et la natation, et l’amélioration de ma condition physique est devenue une priorité. »
Il a continué à accorder une grande importance à sa forme physique tout au long de sa carrière au sein de la GRC, qu’il a terminée en tant que sous-commissaire. Aujourd’hui retraité fédéral, il jouit des bienfaits d’un entraînement physique régulier. Depuis toujours, le hockey occupe une place importante dans sa vie. Mais aujourd’hui, il ne joue plus au hockey pour rester en forme, il se maintient en forme pour jouer au hockey. C’est un jeu rapide qui, selon lui, lui permet de garder l’esprit vif. Il est particulièrement fier de pratiquer ce sport avec son fils de 46 ans et son petit-fils de 15 ans, qui ont l’habitude de jouer ensemble sur la glace. L'été, il fait du tennis, en plus de son entraînement, qui consiste en des séances de musculation de 90 minutes tous les deux jours.
De plus en plus de personnes âgées reconnaissent les bienfaits de l’activité physique pendant leur retraite. Il n’est d’ailleurs pas facile de trouver un moment pour discuter avec Larry et Sheryl Busser. Tous deux sont membres de Retraités fédéraux; il a 73 ans et elle 66 ans. S’ils ne font pas de randonnées à Haida Gwaii ou à une autre destination, ils sont actifs chez eux.
« Nous essayons de faire de l’exercice tous les jours pour notre bien-être », indique Mme Busser.
Ils constatent les bienfaits que leur procure l’activité physique : gestion du poids, amélioration de l’équilibre et de la coordination, soulagement des muscles et des articulations, et sommeil plus réparateur.
« On s’en est rendu compte pendant la pandémie. On était tous confinés, et sortir faire de l’exercice, c’était notre bouée de sauvetage », raconte-t-elle. « Comme on habite dans une région rurale, il était plus facile de sortir, d’avoir de l’espace personnel et de faire de l’exercice. »

M. Busser fait du bénévolat pour un petit club de cyclisme près de leur maison à Prince Albert, en Saskatchewan, où il prépare les sentiers pour les vélos à pneus surdimensionnés, un sport qu’il pratique également. Le couple fait aussi de la raquette sur les sentiers, afin de les préparer pour les vélos. En hiver, M. Busser utilise aussi son vélo à l’intérieur, tandis que Mme Busser fait différents exercices d’étirement et de renforcement, en plus de marcher chaque jour.
La Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) fait la promotion de ses Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures, destinées à aider les personnes âgées à préserver leur force, leur santé mentale et leur autonomie. Ces directives visent essentiellement à encourager plus de mouvement, moins de sédentarité et une bonne nuit de sommeil.
Elles recommandent de pratiquer différentes activités physiques dans divers lieux et contextes, toutes les saisons. Selon les auteurs, les bienfaits dépassent largement les risques potentiels; le fait de rester actif contribue à une meilleure santé, à une réduction du risque de mortalité et à une amélioration des fonctions cognitives.
D’après une étude publiée en janvier dans le Journal de l’Association médicale canadienne, consacrer 150 minutes d’activité physique modérée par semaine peut réduire le taux de mortalité, toutes causes confondues, de 31 % par rapport à l’inactivité.
« Nous vivons plus longtemps et en meilleure santé. Il y a cinquante ans, l’espérance de vie était autour de la fin de la soixantaine, mais aujourd’hui elle se situe à 80 ans », explique Samir K. Sinha, gériatre et clinicien-chercheur au Sinai Health System et au Réseau universitaire de santé, coauteur de l’étude avec Jane S. Thornton et William N. Morley. « [Malgré cela], nous restons exposés à un risque accru de maladies comme la sarcopénie et l’ostéoporose, qui fragilisent les os. Faire de l’exercice peut alors être déterminant. »
Selon M. Sinha, l’exercice est essentiel pour préserver ses capacités, sa souplesse et son agilité en vieillissant. La marche est un excellent moyen de bouger et d’augmenter le rythme cardiaque. C’est aussi l’une des meilleures formes d’exercice pour conserver sa mobilité et maintenir sa santé générale. Même les personnes qui ont des problèmes cardiaques, ajoute-t-il, peuvent profiter des bienfaits de l’exercice physique.
Commencez maintenant!
Il n’est jamais trop tard pour commencer. M. Sinha recommande de démarrer en douceur et d’augmenter progressivement pour atteindre l’objectif de 150 minutes d’exercice par semaine.
Il souligne qu’avec l’âge, un plus grand niveau d’inactivité, qu’il soit volontaire ou qu’il soit lié à un problème de santé ou à un manque de motivation, peut nuire à notre santé générale.
Ed Harper connaît depuis longtemps ces bienfaits, ayant utilisé ses chaussures de course, puis son vélo, comme une sorte de machine à remonter le temps. À 94 ans, l’ex-député de Barrie, en Ontario, affirme que c’est grâce à son vélo qu’il a pu conserver sa jeunesse. Pendant toute sa retraite, M. Harper s’est servi de son vélo, même en hiver. En 2022 et 2023, il a parcouru les 75 kilomètres du trajet torontois de l’événement caritatif Baycrest Bike for Brain Health.
« L’exercice a été ma passion dès l’école primaire », confie M. Harper, qui a été le seul député réformiste à l’est du Manitoba de 1993 à 1997. « Lorsque j’étais à Ottawa, je me levais tôt le matin, je faisais du jogging, et je me rendais à la Chambre.
« Tous les bienfaits que j’en ai retirés, je les attribue au fait d’avoir toujours pris soin de mon corps en faisant de l’exercice. »
Ces dernières années, il a ralenti le rythme et a finalement acheté un vélo électrique à l’automne dernier pour l’aider à grimper les côtes. Mais il compte toujours faire son circuit préféré le long du sentier ferroviaire jusqu’à Orillia, un trajet de 80 kilomètres aller-retour.
Chaque jour, il marche encore deux ou trois kilomètres, s’arrêtant souvent après un kilomètre pour souffler. Peu importe l’activité qu’il pratique, M. Harper se promet de rester actif.
Pour sa part, M. Bourduas est heureux d’avoir trouvé une formule qui l’aide à atteindre ses objectifs : rester en forme, en bonne santé, et au meilleur de ses capacités. « Quand vous arrivez à 60 et 70 ans, les gens remarquent souvent votre apparence physique et votre mode de vie », explique-t-il. « Je me suis fait des amis, mais je ne leur fais pas la leçon. Je tente simplement de projeter une image saine, et les gens peuvent tirer leurs propres conclusions. »
Finalement, son but est de passer plus d’années à la retraite qu’il n’en a passées à travailler.