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En vedettes

  • Les personnes âgées ont besoin de moins de sommeil; elles finiront forcément par être atteintes de démence si elles vivent assez longtemps; elles ne devraient pas faire d’exercice intense de peur de se blesser.

  • Pour Tony Cond, écrire son mémoire a constitué une révélation. « J’ai vraiment eu une belle vie », dit-il avoir compris une fois son livre terminé. « Ce livre est l’aboutissement de ma capacité à me le dire. » 

  • Comment savoir s’il est temps de ranger ses clés de voiture pour de bon? À vos 80 ans? Après un accident vasculaire cérébral? Quand vos enfants vous prennent à part pour vous dire : « Il faut que tu arrêtes de conduire »? 

  • Arrivés à un certain âge, la plupart d’entre nous possèdent de précieux albums photos, et peut-être même quelques boîtes à chaussures remplies de souvenirs épars. Et que dire de ces cassettes ou bobines que vous ne pouvez plus lire, faute d’appareil adapté?

Rendre les clés

Savoir quand arrêter de conduire est une décision difficile et lourde d’émotions. Voici quelques conseils pour vous aider à traverser cette étape. 

Comment savoir s’il est temps de ranger ses clés de voiture pour de bon? À vos 80 ans? Après un accident vasculaire cérébral? Quand vos enfants vous prennent à part pour vous dire : « Il faut que tu arrêtes de conduire »? 

En réalité, cela peut être l’un de ces cas… ou aucun.

« Une chose au sujet du vieillissement, c’est que nous le faisons tous différemment. Il règne donc une grande diversité par rapport aux capacités de conduite automobile des personnes âgées », explique Michelle Porter, directrice du Centre on Aging de l’Université du Manitoba et collaboratrice de Candrive (en anglais), que l’on peut décrire comme un « outil de stratification du risque pour dépister l’aptitude médicale à conduire chez les personnes âgées ». 

Bien que Mme Porter admette que certains conducteurs âgés sont dangereux, la « grande majorité » d’entre eux sont jugés comme étant des conducteurs sûrs, un point répété à divers degrés par l’Association canadienne des automobilistes, le gouvernement du Canada et d’autres organismes. « En soi, l’âge n’est pas nécessairement un bon prédicteur de la façon dont quelqu’un conduit », confirme-t-elle.

La voiture est un élément essentiel du quotidien pour beaucoup d’entre nous. Conduire représente l’indépendance, l’estime de soi et un moyen de maintenir les liens sociaux. Cela dit, une personne de 70 ans n’est pas une personne de 30 ans, et les conducteurs vieillissants doivent veiller à ne pas devenir un danger sur la route.
 

Déclin physique et mental 

Généralement, le vieillissement entraîne une baisse de la vision, de la concentration, de la flexibilité et d’autres capacités physiques et mentales, ce qui peut poser des risques au volant. Les temps de réaction, en particulier dans les situations stressantes, peuvent nécessiter plus de temps. Les médicaments peuvent provoquer de la somnolence et d’autres effets indésirables.

Bien que Mme Porter reconnaisse que le temps de réaction et d’autres facultés puissent être altérés, la baisse de concentration n’est pas universelle et ne commence pas à un âge précis. Qui plus est, elle affirme que de nombreux conducteurs âgés « s’autorégulent », par exemple en éteignant la radio ou en évitant la conversation avec les passagers pour réduire le risque de distraction. 

Dans d’autres cas, les conducteurs âgés peuvent s’en tenir aux quartiers qu’ils connaissent pour éviter la distraction de nouveaux endroits. 

Les stratégies d’évitement peuvent fonctionner dans d’autres circonstances. 

En raison des changements dans la structure de nos yeux en vieillissant, il faut huit fois plus de temps à une personne de 55 ans pour se remettre de l’éblouissement qu’à un jeune de 16 ans, selon l’Association canadienne des automobilistes du Québec. Conduire la nuit, dans les tunnels et même dans les rues ombragées, peut devenir un défi. Réduire ou éviter de telles situations peut être la solution la plus simple, surtout en cas de glaucome ou d’autres affections. 

Les conducteurs plus âgés sont également plus susceptibles d’être impliqués dans des collisions entre plusieurs véhicules dans des virages à gauche, et on cite souvent une capacité réduite à évaluer avec précision la vitesse des véhicules venant en sens inverse comme explication. Les panneaux d’arrêt à quatre voies peuvent également représenter un défi pour les conducteurs âgés. 

Pour mieux gérer ces situations, il peut être utile de relire le Code de la route. Par exemple, le premier véhicule arrivant à une intersection à quatre arrêts a la priorité. Si deux véhicules arrivent en même temps côte à côte, celui de droite passe en premier. Bien sûr, ces règles ne fonctionnent que si tout le monde les respecte. C’est pourquoi établir un contact visuel avec les autres conducteurs est essentiel.
 

Démence et accidents vasculaires cérébraux (AVC)

Selon Mme Porter, un diagnostic de démence ne signifie pas automatiquement la perte de son permis. Par contre, les troubles cognitifs peuvent amener un conducteur à surestimer ses capacités au volant.

Une évaluation clinique peut aider à déterminer si une personne atteinte de démence peut conduire en toute sécurité.

Mme Porter recommande également de consulter le guide Driving and Dementia (en anglais) du Baycrest Centre for Geriatric Care et du Sunnybrook Health Sciences Centre. Il comprend des sections pour les conducteurs, leurs familles et amis, ainsi que pour les professionnels de la santé. Il propose aussi des outils d’auto-évaluation (« Les autres conducteurs doivent-ils vous klaxonner? » ou « Vous êtes-vous déjà perdu en conduisant? »), des conseils pour gérer les émotions liées à l’abandon de la conduite automobile et d’autres sujets pertinents.

Contrairement à un diagnostic de démence légère, un AVC se traduit par la perte immédiate du permis de conduire d’une personne, jusqu’à ce que l’équipe de soins de santé et le ministère de sa province ou de son territoire l’autorisent à reprendre le volant. Selon le gouvernement de l’Alberta (en anglais), environ une personne sur trois ayant subi un AVC peut recommencer à conduire. Toutefois, dans cette province et dans les autres, il peut être nécessaire de passer un test de conduite ou d’autres évaluations. 
 

Renouvellement d’un permis de conduire

La plupart des provinces et territoires exigent que les conducteurs âgés passent certains tests, mais les réglementations varient considérablement. 

Au Québec, par exemple, à partir de 75 ans, il faut déclarer son état de santé au moyen du formulaire provincial Autodéclaration médicale. En Nouvelle-Écosse, toute personne âgée de 64 ans ou plus doit renouveler son permis chaque année, ce qui inclut la présentation d’un rapport médical du conducteur après l’âge de 64 ans. Au Manitoba, il n’existe pas d’exigences particulières en matière de permis pour les aînés.

Qu’une réglementation soit en place ou non, Mme Porter nous rappelle une réalité inévitable : « Nous devons probablement tous envisager de ne plus avoir de permis de conduire un jour. Cela devrait faire partie de notre planification de la retraite. Comme on dit en blague, ne conduisons pas jusqu’à nos propres funérailles. »

Ressources en ligne

Conducteurs âgés
Guide Driving and Dementia
Conducteurs âgés : déplacements sécuritaires | CAA-Québec
Des conseils pour les conducteurs aînés
 

Patrick Langston est un écrivain d’Ottawa qui conduit depuis 59 ans sans accident. Il espère que son dossier restera intact.