Arrivés à un certain âge, la plupart d’entre nous possèdent de précieux albums photos, et peut-être même quelques boîtes à chaussures remplies de souvenirs épars. Et que dire de ces cassettes ou bobines que vous ne pouvez plus lire, faute d’appareil adapté? Si vous souhaitez voir ce qu’elles contiennent ou numériser vos photos, vous devrez soit trouver un appareil et le faire vous-même, soit payer quelqu’un pour le faire à votre place.

Sage60 vous propose donc ce petit guide pour redonner vie à vos vieux souvenirs, mais avec une petite mise en garde : Nous ne pouvons pas vous garantir que vos enfants ne se moqueront pas de vos anciennes coiffures et tenues!

Selon les spécialistes des sections de l’audiovisuel et de la numérisation de Bibliothèque et Archives Canada (qui ont souhaité rester anonymes), la première étape consiste à organiser votre collection par personne ou par événement. C’est ce qui deviendra votre convention pour nommer les fichiers, lorsqu’ils seront numérisés.

Pour numériser des photos ou des diapositives, ils recommandent d’acheter un numériseur ou de prendre une photo numérique avec votre téléphone intelligent ou un appareil photo numérique. « Vous pourriez avoir besoin d’un trépied solide, mais il suffit, fondamentalement, d’un siège près d’une fenêtre baignée d’une lumière indirecte (un jour nuageux fera l’affaire) pour éviter les reflets sur les surfaces brillantes, et d’un téléphone intelligent », ont-ils écrit. Commencez par une photo préférée et continuez à prendre des clichés jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant. Utilisez ensuite ce que vous avez appris comme modèle à suivre pour le reste.

Les experts de Bibliothèque et Archives Canada ajoutent qu’il ne faut pas s’inquiéter des taches sur les images, car il existe d’excellents logiciels de correction. Mais prenez garde à la moisissure sur les photos ou les supports audiovisuels, car elle peut représenter un danger pour la santé.

Pour ce qui est des souvenirs sur supports audiovisuels, si vous souhaitez vous lancer vous-même, YouTube est votre allié. Regardez quelques vidéos avant de retenir une méthode, afin de trouver celle qui vous convient. Si vous pouvez lire ces supports audiovisuels, alors enregistrez-les avec votre téléphone et voilà, vous l’avez numérisé! Utilisez un trépied pour stabiliser votre téléphone.

Si vous n’avez pas d’appareil pour lire ces supports audiovisuels, il vous faudra fouiller un peu. Comme beaucoup de ces appareils ne sont plus fabriqués, vous devrez chercher sur eBay ou Amazon, ou faire les ventes de débarras. S’il s’agit d’un vieil appareil, la prudence s’impose. Pensez au vendeur et à sa politique de retour, au cas où l’appareil ne fonctionnerait pas.

Si vous souhaitez numériser directement sur votre disque dur, vous aurez besoin d’une carte de capture vidéo pour que le lecteur communique avec votre ordinateur. Les prix débutent à environ 30 $, mais n’oubliez pas que, en matière de qualité, vous en avez pour votre argent. Chaque cassette doit être lue en temps réel, puis traitée par l’ordinateur, ce qui signifie que vous devrez y consacrer du temps. Si vous optez pour cette méthode, commencez par numériser des souvenirs dont la perte ne serait pas trop grave, au cas où un problème surviendrait.

Si vous préférez payer quelqu’un d’autre pour ce travail, vous devriez tout de même catégoriser ce que vous avez. Séparer l’essentiel du superflu vous fera économiser. Étiquetez tout ce que vous remettrez à cette personne, à l’extérieur des boîtes et sur les bobines elles-mêmes. Les techniciens qui numériseront vos trésors ne connaissent pas votre tante Clarisse et ils nommeront les fichiers selon vos indications.

La plupart des grands centres urbains ont des entreprises de numérisation et, dans plusieurs municipalités, les bibliothèques offrent même des stations de numérisation gratuites. Chez les professionnels, les prix varient selon le type de support, donc comparez les tarifs et, si possible, consultez les évaluations des clients.

Âgé de 84 ans, Roger Nissenbaum exploite VideoOttawa dans un petit local dans l’est d’Ottawa. Il est l’un des rares à proposer des transferts de cassettes vidéo Beta SP, un format de diffusion qui n’est presque plus utilisé. Des étagères pleines de vieux appareils audio et vidéo qu’il utilise pour numériser les souvenirs de ses clients à l’aide de son ordinateur Apple Studio l’encerclent. 

En raison de son âge avancé, M. Nissenbaum ne travaille que des demi-journées, mais il a trois techniciens à qui il donne du travail lorsqu’il est débordé. Il a commencé sa carrière dans les produits pharmaceutiques, puis dans les assurances, pour ensuite passer 20 ans à la télévision de la CBC. 

Au fil des ans, M. Nissenbaum a appris à réparer des appareils cassés, des appareils reconditionnés et même à raccorder des cassettes VHS endommagées. Alors que ses collègues de la télévision se débarrassaient de leur vieil équipement, il a conservé le sien et en a fait une petite entreprise florissante. Ses tarifs varient, mais il facture 45 $ pour numériser une cassette VHS, et 25 $ pour chaque cassette supplémentaire. Le montage coûte 85 $ l’heure. Les cassettes VHS sont son produit le plus demandé.

« Il y a une richesse extraordinaire dans tout ce contenu qui reste inaccessible pour la plupart des gens qui n’ont plus les appareils de lecture », dit-il.

Il a travaillé pour des syndicats et la Gendarmerie royale du Canada et ce qu’il découvre l’étonne parfois. Il a même numérisé un film 16 mm de l’Exposition universelle de 1935.

Un jour, se souvient M. Nissenbaum, « Une cliente m’a apporté une cassette sans savoir ce qu’elle contenait, c’était surtout des scènes familiales. Il y avait une séquence de ses parents en train de faire l’amour, je le lui ai dit et cela l’a énormément embarrassée. Ce n’était pas de la pornographie. C’était juste deux personnes âgées en train de faire l’amour. »

De l’avis de M. Nissenbaum, faire appel à une petite entreprise comme la sienne présente des avantages distincts.

« Vous devez confier votre précieux contenu à quelqu’un », souligne-t-il. « Qui sait ce qui se passe dans une grande entreprise? Ici, tout est fait sur place. »